A l’heure où je rédige ces lignes, nous venons de passer le cap, et de Noël et de l’année 2021. Ouvrons nos cœurs aux élans de joie et de créativité que l’Esprit de Dieu dépose en nous pour bâtir ensemble des temps nouveaux, une ère nouvelle au chevet des uns et des autres et de notre Maison commune...
Il nous est souvent donné de goûter à la réalité qui nous entoure à travers des contrastes (Joie d’être en santé après une maladie !) ou encore à travers des paradoxes (« Qu’elle est grande, cette petite ! ») Ouvrez les Evangiles : ils foisonnent de ces exemples. Jésus ne dit-il pas qu’il n’est pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ? Qu’en conclurent sachant qu’il n’y a qu’un seul juste ? Que dire des premiers qui seraient derniers ? Des femmes stériles hyper-fécondes ? De l’amour des ennemis ? Du mal dont Dieu tirerait le plus grand bien ? Des prostituées qui nous précéderont dans le Royaume…
Oui, les contrastes donnent une saveur fantastique, une profondeur magnifique à la réalité, en nous la présentant en perspective. Pourtant, certains ne voient que le verre à moitié vide…
Les paradoxes, eux, ont ce pouvoir de questionner nos perceptions. Ils se glissent entre les mots et la réalité pour nous faire entrer autrement dans le mystère des choses… Humour, parfois grinçant, et sagesse, parfois détonante, les paradoxes sont d’extraordinaires portes d’entrée : on peut les emprunter… Ou pas.
Mais nous n’aimons pas trop les contrastes, n’est-ce pas ? Nous préférons les choses bien lisses. N’avez-vous pas remarqué cette tendance à toujours vouloir les réduire ?... à réconcilier les opposés, faire taire les antagonismes et finalement boucler la boucle ?
Combien de fois, à la fin d’émissions TV ou radio où les échanges ont été tendus, l’animatrice/teur termine par un mot apaisant : « On ne vous mettra pas d’accord ! » Mais quelle importance d’être d’accord ! Tout l’attrait de l’émission vient justement de l’échanges de vues, d’une certaine « fracture » entre les positions des uns et des autres…
Ou encore. A la période fébrile des fêtes de Noël et de Nouvel An avec leur cortège d’invitations, de soirées, de rencontres succède le tant redouté « creux de janvier » qui marque un temps « maigre » que beaucoup d’hôteliers redoutent – cette année plus que toute autre – et qu’ils voudraient bien combler !
Autre exemple : les anciens s’en rappellent. Autrefois, l’écriture elle-même possédait cette caractéristique contrastée avec les pleins et les déliés qui faisaient toute sa beauté. Ecrire à la plume exigeait des pressions différentes sur la feuille… Les stylos à bille ont réglé la question en nivelant le tout...
Et enfin, combien peuvent dire comment l’épreuve douloureuse qu’ils ont dû traverser a été finalement la source d’une vie plus juste, d’une foi plus vraie, d’un rapport plus dense à la réalité, de liens humains plus profonds. Bien sûr, il y a là un mystérieux combat où l’Esprit est à l’œuvre.
Je vois, parmi les contrastes et les paradoxes, des « clins Dieu »… Je suis récemment entré dans un supermarché avec ma famille fermement décidé à repartir avec plusieurs articles soldés. Au fur et à mesure de mes recherches dans les rayons, voyant que je pouvais reconstituer l’entier de la garde-robe de toute la famille à très bon prix, mon esprit s’est mis à fourmiller. Je gardais toutefois à l’esprit le fait que nous n’avions besoin de rien de tout cela en réalité. La brèche s’est élargie et le goût d’acheter s’est progressivement transformé en dégoût de consommer. Après avoir passé plus d’une demi-heure à errer prenant et posant des articles, calculant les économies réalisées, nous sommes tous sortis de là libres et heureux avec… rien dans nos mains. (Quelle économie suprême !) Mais qu’étions-nous venus faire là en réalité ? Ne rien avoir acheté nous avait transporté de joie. Nous étions fiers d’être les vainqueurs de ce combat secret !
Aimer les paradoxes et les contrastes, les laisser transformer notre regard demandent une certaine sagesse (discernement), un amour du réel comme don de Dieu, une sensibilité aux appels des profondeurs, une ouverture à la vérité de la vie… C’est un défi de chaque jour. Cela se cultive, cela se travaille parfois dans la contemplation, parfois dans la douleur. Alors, ayant fait l’expérience de leur mystérieuse fécondité, on pourra dire, comme Job à ses amis : « Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu, et le malheur pourquoi ne l’accepterions-nous pas aussi ? » (Jb 2, 10). Pas comme un don de Dieu, évidemment, mais comme un lieu parmi d’autres où découvrir des facettes nouvelles d’un Dieu qui se manifeste dans l’histoire, justement, à travers les contrastes et de nombreux paradoxes…
Osons rester à l’écoute ! Ne réduisons pas trop vite ces champs de tension dans lesquels nous plongent contrastes et paradoxes : ce sont des fenêtres qui ouvrent à coup sûr sur des horizons nouveaux…
Crédit images : © LDD (Pixabay)
Légende : En s’en approchant, on s’aperçoit que les choses ne sont pas aussi lisses et égales qu’elles ne paraissent. Les empreintes digitales, uniques, en témoignent…
Il nous est souvent donné de goûter à la réalité qui nous entoure à travers des contrastes (Joie d’être en santé après une maladie !) ou encore à travers des paradoxes (« Qu’elle est grande, cette petite ! ») Ouvrez les Evangiles : ils foisonnent de ces exemples. Jésus ne dit-il pas qu’il n’est pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ? Qu’en conclurent sachant qu’il n’y a qu’un seul juste ? Que dire des premiers qui seraient derniers ? Des femmes stériles hyper-fécondes ? De l’amour des ennemis ? Du mal dont Dieu tirerait le plus grand bien ? Des prostituées qui nous précéderont dans le Royaume…
Oui, les contrastes donnent une saveur fantastique, une profondeur magnifique à la réalité, en nous la présentant en perspective. Pourtant, certains ne voient que le verre à moitié vide…
Les paradoxes, eux, ont ce pouvoir de questionner nos perceptions. Ils se glissent entre les mots et la réalité pour nous faire entrer autrement dans le mystère des choses… Humour, parfois grinçant, et sagesse, parfois détonante, les paradoxes sont d’extraordinaires portes d’entrée : on peut les emprunter… Ou pas.
Mais nous n’aimons pas trop les contrastes, n’est-ce pas ? Nous préférons les choses bien lisses. N’avez-vous pas remarqué cette tendance à toujours vouloir les réduire ?... à réconcilier les opposés, faire taire les antagonismes et finalement boucler la boucle ?
Combien de fois, à la fin d’émissions TV ou radio où les échanges ont été tendus, l’animatrice/teur termine par un mot apaisant : « On ne vous mettra pas d’accord ! » Mais quelle importance d’être d’accord ! Tout l’attrait de l’émission vient justement de l’échanges de vues, d’une certaine « fracture » entre les positions des uns et des autres…
Ou encore. A la période fébrile des fêtes de Noël et de Nouvel An avec leur cortège d’invitations, de soirées, de rencontres succède le tant redouté « creux de janvier » qui marque un temps « maigre » que beaucoup d’hôteliers redoutent – cette année plus que toute autre – et qu’ils voudraient bien combler !
Autre exemple : les anciens s’en rappellent. Autrefois, l’écriture elle-même possédait cette caractéristique contrastée avec les pleins et les déliés qui faisaient toute sa beauté. Ecrire à la plume exigeait des pressions différentes sur la feuille… Les stylos à bille ont réglé la question en nivelant le tout...
Et enfin, combien peuvent dire comment l’épreuve douloureuse qu’ils ont dû traverser a été finalement la source d’une vie plus juste, d’une foi plus vraie, d’un rapport plus dense à la réalité, de liens humains plus profonds. Bien sûr, il y a là un mystérieux combat où l’Esprit est à l’œuvre.
Je vois, parmi les contrastes et les paradoxes, des « clins Dieu »… Je suis récemment entré dans un supermarché avec ma famille fermement décidé à repartir avec plusieurs articles soldés. Au fur et à mesure de mes recherches dans les rayons, voyant que je pouvais reconstituer l’entier de la garde-robe de toute la famille à très bon prix, mon esprit s’est mis à fourmiller. Je gardais toutefois à l’esprit le fait que nous n’avions besoin de rien de tout cela en réalité. La brèche s’est élargie et le goût d’acheter s’est progressivement transformé en dégoût de consommer. Après avoir passé plus d’une demi-heure à errer prenant et posant des articles, calculant les économies réalisées, nous sommes tous sortis de là libres et heureux avec… rien dans nos mains. (Quelle économie suprême !) Mais qu’étions-nous venus faire là en réalité ? Ne rien avoir acheté nous avait transporté de joie. Nous étions fiers d’être les vainqueurs de ce combat secret !
Aimer les paradoxes et les contrastes, les laisser transformer notre regard demandent une certaine sagesse (discernement), un amour du réel comme don de Dieu, une sensibilité aux appels des profondeurs, une ouverture à la vérité de la vie… C’est un défi de chaque jour. Cela se cultive, cela se travaille parfois dans la contemplation, parfois dans la douleur. Alors, ayant fait l’expérience de leur mystérieuse fécondité, on pourra dire, comme Job à ses amis : « Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu, et le malheur pourquoi ne l’accepterions-nous pas aussi ? » (Jb 2, 10). Pas comme un don de Dieu, évidemment, mais comme un lieu parmi d’autres où découvrir des facettes nouvelles d’un Dieu qui se manifeste dans l’histoire, justement, à travers les contrastes et de nombreux paradoxes…
Osons rester à l’écoute ! Ne réduisons pas trop vite ces champs de tension dans lesquels nous plongent contrastes et paradoxes : ce sont des fenêtres qui ouvrent à coup sûr sur des horizons nouveaux…
Crédit images : © LDD (Pixabay)
Légende : En s’en approchant, on s’aperçoit que les choses ne sont pas aussi lisses et égales qu’elles ne paraissent. Les empreintes digitales, uniques, en témoignent…