Je me rends bien compte que le ministère du diacre questionne les gens. C’est une très bonne chose ! « Pourras-tu faire ‘plus de choses’ ? », me disent certains. « Qu’est-ce que ça changera dans ton travail ? », demandent d’autres. Ou encore : « Bravo pour ta promotion ! » Quelques personnes ont même regretté que le diacre soit confiné dans une sorte de ‘sous-ministère’ ne pouvant ‘même pas’ célébrer tel sacrement. Ces retours m’indiquent qu’encore beaucoup perçoivent les ministres de l’Eglise comme des agents ‘prestataires de services’.
Si vous saviez ! Je ne vis pas ainsi l’appel que le Christ a posé sur moi. J’ai demandé au Seigneur de transformer mon cœur en profondeur pressentant que ce serait à partir d’un cœur nouveau – petit et pauvre – que je pourrais vivre à fond cet appel. Petit et pauvre au sens où, selon la parole de St Jean-Baptiste, « il faut qu'Il croisse et que, moi, je diminue » (Jn 3, 30). Je suis simplement dépositaire d’un fol amour qui se manifestera à tous à travers un service spécial. Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle ‘fonction’, mais d’un appel puissant à ‘descendre’ vers les pieds des gens comme Jésus lavant les pieds de ses apôtres et à vivre ainsi en serviteur de l’amour, comme le ‘Dieu Très-Bas’, écrivait Christian Bobin.
J’aborde donc ma vocation en frémissant : je découvre pas à pas le chemin qui se trace devant moi. « Que puis-je faire pour toi Seigneur ! », lui dis-je… « Vers qui m’enverras-tu ? »
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