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Socialement correct… J’ai
constaté la montée de cette fièvre notamment à la suite des articles de
personnalités en vue publiés dans la presse sur des thèmes dits « chauds »
(p. ex. : Lex Weber,
homosexualité, modalités électorales, bioéthique, etc.). Il semble qu’il y ait
des points de vue inacceptables : ils ont paradoxalement été mis en
lumière d’une manière toute spéciale par les tenants d’une liberté d’expression
absolue – tout autant qu’illusoire. Il y a ainsi des courants de pensée que
personne ne peut mettre en question sans être sanctionné socialement. Il en a
toujours été ainsi ! Je crois pourtant que l’Occident – pour ne parler que
de nous – est en progrès dans ce domaine…
Caprice d’enfant-roi.
Je ne suis pas d’accord ; la perspective de l’autre me révolte : c’est
ainsi que pleuvent insultes et ricanements. Si la liberté d’expression
nous mène à réagir à la posture de l’autre comme des gamins capricieux, je n’en
veux pas. Peut-on dire n’importe quoi, sur n’importe qui, n’importe quand, n’importe
comment ? Oui, répondent les libertaires, mais, ajoutent-ils en catimini, pas
sur moi et les miens ! En réalité, la liberté d’expression a toujours et
partout été limitée. Chacun fait l’expérience au quotidien. Elevé avec
« le sens de l’autre », l’enfant restreint de lui-même la portée et
la teneur de ses propos. Qu’il s’oublie, il verra vite les conséquences…
Mes idées et moi.
En politique, en Eglise, peut-on être des adversaires sans devenir des ennemis ?
Défi constant… Surtout lorsqu’on est touché au cœur par les propos de l’autre,
par une vision apparemment affrontée à la nôtre. Ne suis-je pas plus grand que
mes idées ? Est-ce que je me réduis à telle ou telle vision ? Voilà
des questions qui obligent au recul.
Humble ? Parvenir
à porter toujours un respect fondamental pour mon adversaire, pour mon contradicteur :
voilà un point crucial de déontologie pour qui envisage de devenir responsable
politique, « pêcheur d’hommes » (Evangile selon Matthieu 4, 19) ou
tout simplement humain d’ailleurs. Ne pas céder aux visées totalitaires ;
connaître la partialité de ma perspective : quelle humilité ! Si l’homme de la rue ne sait pas dompter sa
langue, j’attends des personnes engagées pour le service de l’Homme qu’elles en
aient au moins le sens.
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