Je me sens proches de certains personnages politiques, de
leurs valeurs, de leur manière de travailler, de leur manière de parler. D’autres m’agacent, le simple ton de leur voix m’indispose,
leurs valeurs et la manière de les défendre m’insupporte… Lorsque les premiers sont touchés par des difficultés, diffamés
à tous vents, traités à tort et à travers, hors de tout contexte judiciaire
convenu, je me sens l’âme attristée. J’aurais maintes fois voulu faire cesser
les commentaires gratuits, hargneux et désinvoltes.
Pourquoi m’en suis-je gardé…
Pour cette raison : parce que mon regard est tordu par
mon attachement subjectif à une personne. En effet, pourquoi tant d’empressements
à prendre la plume pour tel et non pas pour tel autre acculé par l’opinion
populaire ? Là, ma défense aurait été insuffisamment fondée si elle l’avait
été sur mon sentiment sympathie par rapport à telle personne ou à ses valeurs.
NON, ma défense inconditionnelle doit parvenir de plus bien
plus « bas ». De sa propre dignité d’être humain en charge d’êtres humains,
de la dignité de la tâche qu’elle a accepté d’endosser et d’un principe juridique
dont il faut toujours en en tous lieux rappeler l’existence : la
présomption d’innocence.
OUI, j’ai voulu défendre des gens desquels je me sentais
proches et je ne l’ai pas fait, parce que l’Injustice
criait en moi :
« Toute femme et tout homme engagé en politique doit être
défendu, malgré tout, en dépit de tout et pas seulement tes amis. Ces personnes
ont droit à ton immense respect et à ton regard bienveillant en raison de la
dignité de la charge qu’elles exercent. A priori, leur seule bonne volonté fait
foi. Et, comme tu appliques toute loi d’abord à toi-même, tu ne peux pas t’ériger,
de l’extérieur, en juge de cette bonne volonté qui n’exclut ni les erreurs, ni
les égarements qui sont les signes de toute humanité. C’est tout. Qu’il en
soit ainsi. »
Pascal Tornay
Source image : (c) cahierslibres.fr
Source image : (c) cahierslibres.fr