La prière, c'est-à-dire la relation avec Dieu, est paradoxale. Ce n’est pas d’abord une action, c’est un état d’être ou de conscience dont je dois prendre soin et que je laisse progressivement m’envahir. Il s’agit là avant tout d’un acte de foi et de volonté à très grand potentiel. Il se joue ici rien moins que notre naissance. Naissance chaque jour à qui je suis. La prière n’est donc pas en premier lieu un état de parole mais un état de disponibilité à moi-même et, plus loin à un autre-(que)-moi. Un état de d’éveil dans la somnolence ! C’est en fait l’être extérieur qui semble somnoler… mais l’intérieur est en éveil, en veille, à l’affût. Je ne me suis jamais senti autant en vie que dans cet état de prière. Comme Georges Haldas aimait à dire qu’il vivait en état de poésie, le croyant, lui, vit en état de prière. Lorsque S. Paul exhorte les croyants à prier sans cesse, il ne demande évidemment pas de parler à Dieu sans cesse, mais de placer notre être en état de relation permanente avec le Seigneur.
Prenez les amoureux, ils n’ont pas besoin de parole pour rester en relation. Il leur suffit d’être là ! (des heures et des heures, inlassablement). Leur relation n’est pas d’abord faite de paroles, mais de présence ! Prier, c’est aimer être en présence de la Présence. L’état de prière, c’est d’abord un laisser-faire. Une descente en moi-même où je vais pouvoir me découvrir, prendre conscience de mes monologues quotidiens, des couches plus enfouies de ma personne. C’est moi qui descend, mais un autre-(que)-moi va surgir que je connais peut-être moins bien. C’est moi, mais une autre facette de moi. Ici, faisons d’abord halte, un moment, un bon moment. Aller plus loin ? Peut-être pas tout de suite. Comme un palier de décompression, mais en descendant… Qu’y a-t-il plus loin ou, mieux dit encore, qui y a-t-il plus loin ? Moi, encore moi, certes. Mais quelqu’un d’autre frappe…
Il y aurait donc quelqu’un en moi ? Vais-je ouvrir la grande muraille de ma ville intérieure ? Cela ne nécessite finalement aucune condition particulière, si ce n’est le temps. Il faut du temps, de la patience, le temps d’y venir, d’y revenir... L’état de prière s’acquiert lentement. C’est la persévérance qui permettra d’aller assez bas en nous pour parvenir à ce lieu secret où est niché mon être profond : mon centre diraient d’autres. C’est là que Dieu me rejoindra. C’est là, le lieu du rendez-vous. Un lieu sacré et inviolable que si peu de gens visite. Ont-ils peur d’y aller ?
Oui, beaucoup se méfient de la prière et du silence – ils ont raison – car ils sentent bien sa capacité d’engendrement et de transformation. Alors même qu’ils pensent se posséder eux-mêmes et maîtriser leur vie, beaucoup seraient surpris de voir, dans le silence de la prière, combien ils sont extérieurs à eux-mêmes, éclatés, désunis et combien ils subissent la plupart des événements de leur existence. C’est ainsi que la prière peut être perçue comme étant dangereuse. Affirmons-le : le lien régulier avec Dieu dans l’état de prière est subversif, comme l’est toute relation humaine en fin de compte. N’est-il pas vrai que deux amis qui se côtoient régulièrement deviennent un peu semblables ? Ne devenons-nous pas un peu comme ceux que nous fréquentons ? Il en va de même avec Dieu. Si vous osez le côtoyer pour le mieux connaître, vous verrez combien nous lui ressemblons déjà. Sa lumière et sa vérité font toute chose nouvelle. Elles purifient, réajustent, recréent ce qui était mort. Même si rien de sensible ne s’est passé, si vous vous confiez à lui. Il saura prendre grand soin de vous, puisqu’il est l’Amour.
Pascal TornayPrenez les amoureux, ils n’ont pas besoin de parole pour rester en relation. Il leur suffit d’être là ! (des heures et des heures, inlassablement). Leur relation n’est pas d’abord faite de paroles, mais de présence ! Prier, c’est aimer être en présence de la Présence. L’état de prière, c’est d’abord un laisser-faire. Une descente en moi-même où je vais pouvoir me découvrir, prendre conscience de mes monologues quotidiens, des couches plus enfouies de ma personne. C’est moi qui descend, mais un autre-(que)-moi va surgir que je connais peut-être moins bien. C’est moi, mais une autre facette de moi. Ici, faisons d’abord halte, un moment, un bon moment. Aller plus loin ? Peut-être pas tout de suite. Comme un palier de décompression, mais en descendant… Qu’y a-t-il plus loin ou, mieux dit encore, qui y a-t-il plus loin ? Moi, encore moi, certes. Mais quelqu’un d’autre frappe…
Il y aurait donc quelqu’un en moi ? Vais-je ouvrir la grande muraille de ma ville intérieure ? Cela ne nécessite finalement aucune condition particulière, si ce n’est le temps. Il faut du temps, de la patience, le temps d’y venir, d’y revenir... L’état de prière s’acquiert lentement. C’est la persévérance qui permettra d’aller assez bas en nous pour parvenir à ce lieu secret où est niché mon être profond : mon centre diraient d’autres. C’est là que Dieu me rejoindra. C’est là, le lieu du rendez-vous. Un lieu sacré et inviolable que si peu de gens visite. Ont-ils peur d’y aller ?
Oui, beaucoup se méfient de la prière et du silence – ils ont raison – car ils sentent bien sa capacité d’engendrement et de transformation. Alors même qu’ils pensent se posséder eux-mêmes et maîtriser leur vie, beaucoup seraient surpris de voir, dans le silence de la prière, combien ils sont extérieurs à eux-mêmes, éclatés, désunis et combien ils subissent la plupart des événements de leur existence. C’est ainsi que la prière peut être perçue comme étant dangereuse. Affirmons-le : le lien régulier avec Dieu dans l’état de prière est subversif, comme l’est toute relation humaine en fin de compte. N’est-il pas vrai que deux amis qui se côtoient régulièrement deviennent un peu semblables ? Ne devenons-nous pas un peu comme ceux que nous fréquentons ? Il en va de même avec Dieu. Si vous osez le côtoyer pour le mieux connaître, vous verrez combien nous lui ressemblons déjà. Sa lumière et sa vérité font toute chose nouvelle. Elles purifient, réajustent, recréent ce qui était mort. Même si rien de sensible ne s’est passé, si vous vous confiez à lui. Il saura prendre grand soin de vous, puisqu’il est l’Amour.
Le sage n’est qu’un homme commun
qui se laisse enseigner par la Création
***
Cela fait peur de tout oublier, de tout perdre,
Pourtant rien d’essentiel ne se sait, ni ne se possède
***
Être plus que faire
Le faire sert l’être
Celui qui est en vérité
Accomplit sans agir.
***
Rien n’est plus puissant
Que la douceur et la confiance
Que je laisse agir à travers moi.
***
Plus j’observe, moins j’admire
Plus je donne, plus je reçois
Plus je meurs, plus je vis
Il est temps de changer de vêtements.
***
De la conscience à la connaissance
C’est la foi qui fait le lien.
***
Le beau ne s’explique pas
C’est l’invisible qui nous parle
En lui le désir de retrouver le Père
Dégustation d’infini à notre portée.
***
Qui se remet à tout instant
Entre les mains du Père
Connaît la rencontre amoureuse
L’enfantement divin
En chaque abandon
L’étreinte est offerte.
***
Aimer, ce n’est pas penser, c’est repirer
Respirer un appel d’air
Un appel d’Être
A se laisser être
Respirer.
***
Mourir et ressusciter chaque jour entre tes bras.
***
qui se laisse enseigner par la Création
***
Cela fait peur de tout oublier, de tout perdre,
Pourtant rien d’essentiel ne se sait, ni ne se possède
***
Être plus que faire
Le faire sert l’être
Celui qui est en vérité
Accomplit sans agir.
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Rien n’est plus puissant
Que la douceur et la confiance
Que je laisse agir à travers moi.
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Plus j’observe, moins j’admire
Plus je donne, plus je reçois
Plus je meurs, plus je vis
Il est temps de changer de vêtements.
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De la conscience à la connaissance
C’est la foi qui fait le lien.
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Le beau ne s’explique pas
C’est l’invisible qui nous parle
En lui le désir de retrouver le Père
Dégustation d’infini à notre portée.
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Qui se remet à tout instant
Entre les mains du Père
Connaît la rencontre amoureuse
L’enfantement divin
En chaque abandon
L’étreinte est offerte.
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Aimer, ce n’est pas penser, c’est repirer
Respirer un appel d’air
Un appel d’Être
A se laisser être
Respirer.
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Mourir et ressusciter chaque jour entre tes bras.
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Thibaut de Wurstemberger,
Maître Wong : Dieu poète,
Ed. St-Augustin, 2011.
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