L’être humain cherche systématiquement à l’extérieur de lui – dans des conventions et des conformités avec les idées du temps – des raisons d’exister, des occasions de bonheur ! Tant que l’Homme en reste là, il est une coquille de noix ballottée par du vent ! Il en est ainsi des modes et de leur cohorte d’exigences ambigües. Ne dit-on pas de la dernière tendance, venue d’on ne sait où, qu’elle est « en vogue » ou « dans le vent ! » «Vanité des vanités, tout est vanité ! » (1) disait le Sage de la Bible.
Le problème ne réside pas proprement dans la mode, même si aujourd’hui ce phénomène est exacerbé. Il est dans la nature de la mode de passer ! Alors qu’elle passe ! Ce qui est dégradant et morbide dans la mode, c’est sa manière hypocrite de se hisser subrepticement au rang de règle incontournable ! C’est ce qui faisait dire à Molière : « L'hypocrisie est un vice à la mode et tous les vices à la mode passent pour vertus. » (2) Comme quoi l’affaire n’est pas jeune ! Peu de gens, en effet, avouent avoir succombé aux affres d’une mode ! On préfère agiter l’étendard du « besoin pressant ». Evidemment, la pression sociale existe bel et bien et nous incite à mettre notre comportement en cohérence avec notre environnement. « Il n'y a qu'une chose qui se démode : la mode, et c'est la mode qui emporte le succès » (3) affirmait Pierre Reverdy dans son livre « En vrac ». Ô terrible paradoxe. Il faut être bien lucide pour résister à ces tourbillons illusoires.
Chacun l’a constaté, un comportement dans une situation ambiguë nous semble correct si d'autres l'appliquent. A l’heure actuelle, dans notre « global village » des acteurs puissants et extrêmement intelligents parviennent à créer des effets de mode et à diffuser des informations de manière si large et si subtile que, relayées par la faiblesse d’esprit et la bêtise de tant de gens, on arrive à croire que tel vêtement augmentera notre aura ou que tel appareil comblera mieux notre existence ! Cela rend-il compte à quel point l’être humain est encore peu ancré en lui-même ! A quel point, il est sensible à l’esprit du monde ! A quel point, il n’a pas de colonne vertébrale ! Celui qui n’a pas totalement abdiqué son bon sens pressent clairement combien l’effet de mode peut avoir des conséquences ambigües. L’ébauche de l’article Wikipedia sur ce thème mentionne que « l'effet de mode est une façon de compenser son ignorance dans une situation difficile. Il est souvent utile et permet de s'adapter à un groupe avant de le connaître. Il peut être utilisé pour influencer volontairement des opinions, des comportements, des idées. Il mène aussi à des catastrophes. Les moutons
de Panurge en sont un exemple sympathique. » (4)
Chacun l’a constaté, un comportement dans une situation ambiguë nous semble correct si d'autres l'appliquent. A l’heure actuelle, dans notre « global village » des acteurs puissants et extrêmement intelligents parviennent à créer des effets de mode et à diffuser des informations de manière si large et si subtile que, relayées par la faiblesse d’esprit et la bêtise de tant de gens, on arrive à croire que tel vêtement augmentera notre aura ou que tel appareil comblera mieux notre existence ! Cela rend-il compte à quel point l’être humain est encore peu ancré en lui-même ! A quel point, il est sensible à l’esprit du monde ! A quel point, il n’a pas de colonne vertébrale ! Celui qui n’a pas totalement abdiqué son bon sens pressent clairement combien l’effet de mode peut avoir des conséquences ambigües. L’ébauche de l’article Wikipedia sur ce thème mentionne que « l'effet de mode est une façon de compenser son ignorance dans une situation difficile. Il est souvent utile et permet de s'adapter à un groupe avant de le connaître. Il peut être utilisé pour influencer volontairement des opinions, des comportements, des idées. Il mène aussi à des catastrophes. Les moutons
de Panurge en sont un exemple sympathique. » (4)
L’auteure britannique Jane Austen fait dire à son personnage Emma dans son roman éponyme : « La vanité suscite toutes sortes de catastrophes quand elle s’empare d’un esprit faible. » (5) Assurément, l’ignorance rend faible. J’en suis convaincu et ma devise « Mieux connaître, c’est aimer davantage » en témoigne. Certes, personne n’est à blâmer en raison de son ignorance. Blâmons plutôt l’Homme à cause de son manque de responsabilité vis-à-vis de lui-même et de ses frères et sœurs humains, de son manque de curiosité, de ses béances en matière d’esprit critique et d’engagement dans la vie du monde. Quelqu’un se respecte-t-il ? Se laisserait-t-il donc entraîner sans broncher comme une victime entêtée d’une mode absurde et passagère qui lui ronge sa liberté sans coup férir ?
J’appelle donc à l’éveil. A un enracinement de l’Homme au plus profond de lui-même, où habite Celui qui le conduis et qui l’aime. « Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (6) Avec un verbe à l’actif, S. Paul affirme la responsabilité de chacun. Il ne dit pas « ne vous laissez pas modeler… » mais « ne vous modelez pas… » En effet, si les médias peuvent littéralement modeler une société, il n’empêche que les choix vitaux incombent à la conscience éclairée de chacun. C’est dans cette profondeur intérieure continuellement créatrice que l’Homme trouve le sens inouï de ce qui le rend heureux, solide, fermement enraciné dans l’Amour. Alors, dans ce contexte, la mode, pourquoi pas !
Pascal Tornay
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(1) Siracide 1, 2
(2) Cf. Don Juan
(3) Cf. son ouvrage intitulé : « En vrac »
(4) Panurge est un personnage de François Rabelais, compagnon de Pantagruel, fils de Gargantua. Pendant leur voyage au « pays des lanternes», Panurge se prit, en mer, de querelle avec le marchand Dindenault. Pour se venger, il lui acheta un de ses moutons, qu'il précipita dans la mer. L'exemple et les bêlements de celui-ci entrainèrent tous ses congénères et le marchand lui-même, qui, s'accrochant au dernier mouton, se noya. La fable des moutons de Panurge est une dénonciation de la bêtise caractérisant parfois l'instinct grégaire des espèces. Elle sert aussi à mettre en évidence l'effet de mode ou la pensée de groupe.
(1) Siracide 1, 2
(2) Cf. Don Juan
(3) Cf. son ouvrage intitulé : « En vrac »
(4) Panurge est un personnage de François Rabelais, compagnon de Pantagruel, fils de Gargantua. Pendant leur voyage au « pays des lanternes», Panurge se prit, en mer, de querelle avec le marchand Dindenault. Pour se venger, il lui acheta un de ses moutons, qu'il précipita dans la mer. L'exemple et les bêlements de celui-ci entrainèrent tous ses congénères et le marchand lui-même, qui, s'accrochant au dernier mouton, se noya. La fable des moutons de Panurge est une dénonciation de la bêtise caractérisant parfois l'instinct grégaire des espèces. Elle sert aussi à mettre en évidence l'effet de mode ou la pensée de groupe.
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_mode
(6) Rm 12, 2
(7) Illustration : http://audreyparadise.centerblog.net/129-fashion-victime
(6) Rm 12, 2
(7) Illustration : http://audreyparadise.centerblog.net/129-fashion-victime
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