Georges Haldas, ce grand écrivain de la beauté de l'Homme s'est "allumé" dimanche 24 octobre passé à l’âge de 93 ans. Ayant traversé cet étonnant, bouleversant et si violent 20ème siècle, il est parvenu à la plénitude de l'état de poésie dans le Royaume de Dieu. Joie sur la terre à ceux qui ont foi en Dieu, comme lui avait foi en la beauté et la profondeur de l'Homme. Car en effet, comme l’affirmait Maurice Zundel, on ne peut pas pénétrer le mystère de Dieu sans entrer profondément dans le mystère de l'Homme. Georges Haldas fut plus que tant d’autres un « émerveillé de l’Etre ». Son travail d’écriture manifeste à chaque ligne qu’il a écrit ce qu’il a vécu et surtout vécu ce qu'il a écrit. Ce qui suffit à faire de lui un témoin privilégié et surtout crédible.
La stature d'un Georges Haldas, son génie, vient de ce qu'il a compris que, pour saisir l'Autre, il faut emprunter d'abord un chemin qui passe par le fond de soi. C'est ainsi qu'écrire au milieu des autres a pu l’y amener. « La poésie de la ville sur une terrasse de bistrot, quai du Seujet, dans les clameurs du stade des Charmilles, au sein de la ferveur des meetings de Léon Nicole, sous un arbre laissé seul dans un terrain vague, au fond d’un verre de blanc embué par la fraîcheur. La poésie est partout. Mais partout, elle se cache, sans se dérober. Il suffit d’un regard pour la débusquer. » (1) C’est ce regard traduit par l’écriture en intimité de soi qui l'a emmené jusqu'à la profondeur du quotidien des autres êtres humains.
Avec les autres, au fond de lui, il y a trouvé l'Homme que contamine la Beauté du Tout Autre. Si ce fond de Soi est si souvent aliéné, déchirés que puissent être les être humain entre ce qu’ils sont et ce qu’ils ont fait d’eux, Georges Haldas a su mettre sa plume au service de cette Unité et de cette Beauté constamment à refaire en l’Homme. Il appelait cette étonnante capacité perceptive de l’Homme et du monde : état de poésie ! Cet état à partir duquel un regard nouveau naît - nouveau-né - et donne à la parole poétique une dimension subversive - éternelle. Elle était pour lui un état de conscience de tout l'être, un éveil, une sorte de pupille si profondément touchée par l’humanité qu’elle en devenait spirituelle. Cet état lui donnait une rare sensibilité à soi-même, aux autres et au monde. Sa myopie avait ainsi paradoxalement, comme pendant, une acuité visuelle humaine, sociale, théologique, politique même, exceptionnelle...
Je rends grâce au Seigneur Dieu pour vous, Georges, et Lui demande de vous accueillir dans Son Etat de Poésie, que nous, chrétiens, nommons simplement « Ciel » !
La stature d'un Georges Haldas, son génie, vient de ce qu'il a compris que, pour saisir l'Autre, il faut emprunter d'abord un chemin qui passe par le fond de soi. C'est ainsi qu'écrire au milieu des autres a pu l’y amener. « La poésie de la ville sur une terrasse de bistrot, quai du Seujet, dans les clameurs du stade des Charmilles, au sein de la ferveur des meetings de Léon Nicole, sous un arbre laissé seul dans un terrain vague, au fond d’un verre de blanc embué par la fraîcheur. La poésie est partout. Mais partout, elle se cache, sans se dérober. Il suffit d’un regard pour la débusquer. » (1) C’est ce regard traduit par l’écriture en intimité de soi qui l'a emmené jusqu'à la profondeur du quotidien des autres êtres humains.
Avec les autres, au fond de lui, il y a trouvé l'Homme que contamine la Beauté du Tout Autre. Si ce fond de Soi est si souvent aliéné, déchirés que puissent être les être humain entre ce qu’ils sont et ce qu’ils ont fait d’eux, Georges Haldas a su mettre sa plume au service de cette Unité et de cette Beauté constamment à refaire en l’Homme. Il appelait cette étonnante capacité perceptive de l’Homme et du monde : état de poésie ! Cet état à partir duquel un regard nouveau naît - nouveau-né - et donne à la parole poétique une dimension subversive - éternelle. Elle était pour lui un état de conscience de tout l'être, un éveil, une sorte de pupille si profondément touchée par l’humanité qu’elle en devenait spirituelle. Cet état lui donnait une rare sensibilité à soi-même, aux autres et au monde. Sa myopie avait ainsi paradoxalement, comme pendant, une acuité visuelle humaine, sociale, théologique, politique même, exceptionnelle...
Je rends grâce au Seigneur Dieu pour vous, Georges, et Lui demande de vous accueillir dans Son Etat de Poésie, que nous, chrétiens, nommons simplement « Ciel » !
Pascal Tornay
En la fête de la Toussaint 2010
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Notes
(1) Jean-Noël Cuénoud, Tribune de Genève, vendredi 29 otobre 2010
Petite biographie
Georges Haldas est né en 1917, de père grec et de mère suisse. Il a étudié les Lettres à l'Université de Genève et a séjourné à Paris et en Italie. Collaborateur aux Editions Rencontre durant les années 60, il a dirigé plusieurs collections littéraires (russes, espagnoles, italiennes). Poète pour qui « le seul lyrisme est dans le mot juste », il est l'auteur de Poèmes, de Chroniques et de Carnets qui conduisent à une
lecture de la vie véritablement en profondeur. Essayiste et traducteur - Prix Taormina 1970, Prix Schiller 1971 et 1977, Grand Prix de la ville de Genève 1971 - il est notamment l’auteur d’une suite de chroniques qui livrent un regard sur le monde alliant finesse d’analyse et respect de l’autre. Il a publié à ce jour une soixantaine d’ouvrages dont les derniers en date sont deux volumes de poésie, « Poèmes de jeunesse », et « Venu pour dire », « Le Livre des trois Déserts », « Orphée errant - carnets 1989 », « Le Maintenant de toujours - carnets 1995 » et « Ulysse ou la mesure de l’homme ». Son œuvre est parmi les plus denses de la littérature contemporaine. Georges Haldas a reçu le 21 janvier 1999 du Conseil administratif de la Ville de Genève la Médaille « Genève reconnaissante » pour tout ce qu’il a apporté à cette ville. En la lui remettant, Alain Vaissade, ministre de la Culture, a souligné « sa générosité, sa disponibilité et sa fidélité », relevant sa capacité à traquer l’essentiel dans les détails. Après avoir retracé sa biographie, il a salué son œuvre en ces termes : « Elle est immense de par sa diversité et sa richesse. Elle émane de votre foi en la vie et de votre extraordinaire faculté à faire jaillir les ressources intérieures de l’Homme ». Une œuvre dans laquelle « nous nous reconnaissons, et c’est l’essentiel ». Il a plus récemment reçu le Prix Edouard Rod 2004 qui couronne l’ensemble de son œuvre.
lecture de la vie véritablement en profondeur. Essayiste et traducteur - Prix Taormina 1970, Prix Schiller 1971 et 1977, Grand Prix de la ville de Genève 1971 - il est notamment l’auteur d’une suite de chroniques qui livrent un regard sur le monde alliant finesse d’analyse et respect de l’autre. Il a publié à ce jour une soixantaine d’ouvrages dont les derniers en date sont deux volumes de poésie, « Poèmes de jeunesse », et « Venu pour dire », « Le Livre des trois Déserts », « Orphée errant - carnets 1989 », « Le Maintenant de toujours - carnets 1995 » et « Ulysse ou la mesure de l’homme ». Son œuvre est parmi les plus denses de la littérature contemporaine. Georges Haldas a reçu le 21 janvier 1999 du Conseil administratif de la Ville de Genève la Médaille « Genève reconnaissante » pour tout ce qu’il a apporté à cette ville. En la lui remettant, Alain Vaissade, ministre de la Culture, a souligné « sa générosité, sa disponibilité et sa fidélité », relevant sa capacité à traquer l’essentiel dans les détails. Après avoir retracé sa biographie, il a salué son œuvre en ces termes : « Elle est immense de par sa diversité et sa richesse. Elle émane de votre foi en la vie et de votre extraordinaire faculté à faire jaillir les ressources intérieures de l’Homme ». Une œuvre dans laquelle « nous nous reconnaissons, et c’est l’essentiel ». Il a plus récemment reçu le Prix Edouard Rod 2004 qui couronne l’ensemble de son œuvre.
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