Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

samedi 27 novembre 2010

Les chrétiens, « néo-moralisateurs » de la société

Comment se situer en tant que chrétien face au constat sévère – à juste titre d’ailleurs – de nombreuses personnalités, tels que des sociologues, des théologiens ou des psychothérapeutes reconnus au sujet du désarroi actuel d’une large couche de la population européenne ? Comment se situer aujourd’hui par rapport à notre société dont les repères éclatent dans les abysses du « tout est relatif » ? Que dire de ces normes morales qui ont forgé la « civilisation » de nos aînés et qui aujourd’hui explosent à l’aune de l’hyper-autonomie des individus ? D’abord, je pense que l’autonomie individuelle est un progrès moral et social inouï dans l’histoire de l’humanité. Jamais, le lien « individu-société » n’a été aussi distendu qu’actuellement. Je pose que cette évolution est avant tout positive. On connaît assez bien les conséquences des carcans d’une société qui fait de ses sujets des « moulés sur mesure ». J’admets évidemment aussi que cette autonomie est extrêmement difficile à contenir, à « socialiser » ou – mieux dit encore – à intégrer sur le plan du « vivre-ensemble », du lien communautaire. C’est une liberté nouvelle qu’il nous faut utiliser. Je crois qu’il nous faut pour cela un tissu de valeurs communes, sociales et humanisantes. Mais comment les chrétiens doivent-ils s’y prendre pour les insuffler dans la
société où il vivent ?

dimanche 14 novembre 2010

Au jour de célébrer l’amour


Rembrandt Van Rijn,
Tempête sur le lac de Galilée (huile) 1633
Isabella Stewart Gardner
Museum of Boston (USA)
Si le bonheur se construit patiemment dans le sans-bruit du quotidien, avouons qu’il ne prend franchement le large qu’à partir de l’instant où chacun est disposé à larguer les amarres. Il y a de la joie et de la fierté à partager un moment avec des couples qui ont osé hisser la grand’ voile et qui ont mis le cap sur le soleil levant il y a de cela 10, 20, 25, 30, 40, 50 ans et plus même… Au jour de fêter un jubilé, il est bon de savoir jeter l’ancre et se mettre à quai, l’espace d’une journée, le temps de partager, avec tous ceux qui ont été des jalons dans l’histoire d’un amour, le bonheur qu’il y a de s’aimer dans le mariage chrétien et dans la mouvance de l’Esprit Saint. Qu’Il souffle dans vos voiles et vous donne l’audace des grands navigateurs qui ont été des découvreurs en dépit des courants contraires.

vendredi 5 novembre 2010

L’art contemporain, entre vilenie et idiotie

« L’art contemporain, c’est nul ! », tel est le cri qui s’est échappé de moi en visitant l’exposition « elles » du célèbre centre Pompidou à Paris durant l’été 2009. En effet, je savais l’appel du vide et les décalages abscons qu’appellent l’art contemporain (AC), mais j’ai été stupéfait – entre mille autres abs-conneries - par les « œuvres » de Gina Pane. Elle expose en effet « une semaine de son sang menstruel ». En bref, il s’agit de coton imbibé de sang menstruel qui est exposé aux yeux hagards du public dans de petites boîtes translucides. Une pour chaque jour de la semaine. Exquis ! Cette exposition est complétée par un verbiage explicatif emphatique, par un jargon pompeux et intellectualisant qui donnent à l’œuvre son grandiose et sa superbe. Comme pour parer à une œuvre pauvre, muette et surtout sans la moindre beauté intrinsèque !

mardi 2 novembre 2010

A Rosa Moulin et Agnès Abbet : Hommage aux grands-mères !

A l’occasion de la mort de Rosa Moulin (1921) et d’Agnès Abbet (1916) respectivement décédées à l’âge de 89 et 94 ans, je porte aujourd’hui mon admiration sur toutes les grands-mères, ne pouvant pas m'empêcher de penser aux miennes que j'aime tant.

Toutes ces grands-mères que j'ai côtoyées et que je fréquente toujours, ont été comme des cailloux blancs sur mon sentier de jeune fripon. J’ai aimé leur parler et les écouter. Chez elles, pas de verbiage, si peu de gestes. Ce sont plutôt leurs mains et leur visage qui m'ont si abondamment parlés. Les grands-mères du temps présent ont traversé, durant une vie de dur labeur, un siècle de fou ! Elles se sont adaptées à l’impossible. Avec une simplicité toute maternelle, elles baignent l’univers de leur sagesse calme pétrie de la terre. Car on ne peut pas, sans prendre de gros risques, aller plus vite que la terre ! Comme la terre, les grands-mères ont toujours le temps. Elle n’ont même plus que ça. C’est ce qui est si attirant chez elles. Elles se paie le luxe gratuit d’avoir le temps, enfin…

C’est pas trop tôt !

lundi 1 novembre 2010

Hommage à Georges Haldas, l'homme au regard si profond qu'il en devientspirituel... Paradoxe !

Georges Haldas, ce grand écrivain de la beauté de l'Homme s'est "allumé" dimanche 24 octobre passé à l’âge de 93 ans. Ayant traversé cet étonnant, bouleversant et si violent 20ème siècle, il est parvenu à la plénitude de l'état de poésie dans le Royaume de Dieu. Joie sur la terre à ceux qui ont foi en Dieu, comme lui avait foi en la beauté et la profondeur de l'Homme. Car en effet, comme l’affirmait Maurice Zundel, on ne peut pas pénétrer le mystère de Dieu sans entrer profondément dans le mystère de l'Homme. Georges Haldas fut plus que tant d’autres un « émerveillé de l’Etre ». Son travail d’écriture manifeste à chaque ligne qu’il a écrit ce qu’il a vécu et surtout vécu ce qu'il a écrit. Ce qui suffit à faire de lui un témoin privilégié et surtout crédible.

La stature d'un Georges Haldas, son génie, vient de ce qu'il a compris que, pour saisir l'Autre, il faut emprunter d'abord un chemin qui passe par le fond de soi. C'est ainsi qu'écrire au milieu des autres a pu l’y amener. « La poésie de la ville sur une terrasse de bistrot, quai du Seujet, dans les clameurs du stade des Charmilles, au sein de la ferveur des meetings de Léon Nicole, sous un arbre laissé seul dans un terrain vague, au fond d’un verre de blanc embué par la fraîcheur. La poésie est partout. Mais partout, elle se cache, sans se dérober. Il suffit d’un regard pour la débusquer. » (1) C’est ce regard traduit par l’écriture en intimité de soi qui l'a emmené jusqu'à la profondeur du quotidien des autres êtres humains.