Comment se situer en tant que chrétien face au constat sévère – à juste titre d’ailleurs – de nombreuses personnalités, tels que des sociologues, des théologiens ou des psychothérapeutes reconnus au sujet du désarroi actuel d’une large couche de la population européenne ? Comment se situer aujourd’hui par rapport à notre société dont les repères éclatent dans les abysses du « tout est relatif » ? Que dire de ces normes morales qui ont forgé la « civilisation » de nos aînés et qui aujourd’hui explosent à l’aune de l’hyper-autonomie des individus ? D’abord, je pense que l’autonomie individuelle est un progrès moral et social inouï dans l’histoire de l’humanité. Jamais, le lien « individu-société » n’a été aussi distendu qu’actuellement. Je pose que cette évolution est avant tout positive. On connaît assez bien les conséquences des carcans d’une société qui fait de ses sujets des « moulés sur mesure ». J’admets évidemment aussi que cette autonomie est extrêmement difficile à contenir, à « socialiser » ou – mieux dit encore – à intégrer sur le plan du « vivre-ensemble », du lien communautaire. C’est une liberté nouvelle qu’il nous faut utiliser. Je crois qu’il nous faut pour cela un tissu de valeurs communes, sociales et humanisantes. Mais comment les chrétiens doivent-ils s’y prendre pour les insuffler dans la
société où il vivent ?