Les poubelles du compagnon paysan ne lui sont pas aussi utiles que ses bons vieux cochons. En bestioles tendres au teint rosé, les cochons incarnent mal le terme par lequel on les désigne. Malgré leur réputation par trop mal faite, ils ont par leur nature profonde depuis si longtemps servi l’humanité. Sachons ici leur rendre un témoignage reconnaissant. Les cochons ne sont-ils pas au paysan ce que les usines de recyclage sont à la société moderne ? Ne sont-ils pas à la société d’antan, ce que les aspirateurs sont aux ménagères accomplies d’aujourd’hui ?
Les voyez-vous ? Ils se tiennent là, tranquillement, à l’ombre des chênes dans leur enclos boueux. Pendant les mois chauds de la saison d’été, vous les verrez souffrant, fuyant le soleil dardant trop puissamment ses rayons brûlant sur leur peau fragile. Ils n’ont aucune gêne à s’enfoncer à grands traits dans la fange fraîche mâchonnant un reste de chou lancé par les enfants qui passent leur donner leurs trouvailles tous les après-midi. Ils vous dégoûteraient que vous n’auriez rien compris à l’importance qu’un tel animal peut revêtir pour la vie de l’ensemble de l’humanité. Leur tendresse, leur docilité et leur estomac résistant en font des compagnons estimés des basses-cours. Pensez ! N’ont-ils pas été les
usines de triage d’autrefois, et les bienfaiteurs des générations passées. Du hère au roi, ils ont nourri toute la terre et enrichi bien des propriétaires.
Qu’est-il de mauvais dans le cochon, avouez-le ? Rien de si bon ! Mis au ban des animaux par les musulmans, moi, je vous défendrais, cochons de toute nation. Je vous défendrais pour l’honneur qui est dû de si exceptionnelles bêtes. A vous cochons martyrs, porcelets pieds et queues liés, verrats et truies, j’érige, cette stèle en forme de mots comme un obélisque de reconnaissance. Je me fais votre avocat et, par cet éloge qui monte vers vous, comme un encens, voici mon admiration pour votre race. Je vous estime et vous redis ma gratitude pour l’inestimable dette que nous avons envers vous et dont vous nous faites jour après jour la grâce de la nullité !
Pascal Tornay
Les voyez-vous ? Ils se tiennent là, tranquillement, à l’ombre des chênes dans leur enclos boueux. Pendant les mois chauds de la saison d’été, vous les verrez souffrant, fuyant le soleil dardant trop puissamment ses rayons brûlant sur leur peau fragile. Ils n’ont aucune gêne à s’enfoncer à grands traits dans la fange fraîche mâchonnant un reste de chou lancé par les enfants qui passent leur donner leurs trouvailles tous les après-midi. Ils vous dégoûteraient que vous n’auriez rien compris à l’importance qu’un tel animal peut revêtir pour la vie de l’ensemble de l’humanité. Leur tendresse, leur docilité et leur estomac résistant en font des compagnons estimés des basses-cours. Pensez ! N’ont-ils pas été les
usines de triage d’autrefois, et les bienfaiteurs des générations passées. Du hère au roi, ils ont nourri toute la terre et enrichi bien des propriétaires.
Qu’est-il de mauvais dans le cochon, avouez-le ? Rien de si bon ! Mis au ban des animaux par les musulmans, moi, je vous défendrais, cochons de toute nation. Je vous défendrais pour l’honneur qui est dû de si exceptionnelles bêtes. A vous cochons martyrs, porcelets pieds et queues liés, verrats et truies, j’érige, cette stèle en forme de mots comme un obélisque de reconnaissance. Je me fais votre avocat et, par cet éloge qui monte vers vous, comme un encens, voici mon admiration pour votre race. Je vous estime et vous redis ma gratitude pour l’inestimable dette que nous avons envers vous et dont vous nous faites jour après jour la grâce de la nullité !
Pascal Tornay