A en croire la série d'émissions de M. Jean-Christophe VICTOR "Le dessous des cartes" diffusées sur ARTE au début des années 2000 et intitulée "Géopolitique et religions", il n'y aurait plus de conflits religieux dans le monde actuel. Pas de doute pourtant, les conflits religieux ont existé. Pour autant, il existe aujourd'hui un certain flou au sujet du mobile précis des conflits dits religieux. Voyons cela de plus près.
Voir le site "géopolitique" du "Monde diplomatique" qui se veut justement bien documenté avec des cartes synoptiques de premier plan.
Voir le site "géopolitique" du "Monde diplomatique" qui se veut justement bien documenté avec des cartes synoptiques de premier plan.
"Est-ce mal, dites-moi, de proclamer bien haut, Qu’on n’juge pas les gens sur le teint de leur peau ? De souhaiter que noirs et blancs prient dans les même lieux, Quand chacun dans son cœur adore le même Dieu ?"
Gandhi, Luther King ou Jésus Christ, les Poppys, 1976
Prenons un exemple européen. Le conflit qui oppose soi-disant les protestants et les catholiques en Irlande du Nord est-il à proprement parler un conflit d'application d'une doctrine religieuse sur le plan social. Il faut bien avouer que non. Il s'agit bien plutôt d'un conflit identitaire et non pas principalement religieux, même si l'appartenance religieuse est mêlée. Le conflit touche ici bien plus le conflit identitaire et culturel d'un groupe minoritaire en lutte pour que la majorité respecte son droit d'existence.
Cela vaut aussi pour d'autres conflits entre hindouistes et musulmans au Pakistan, entre musulmans et chrétiens en Tchétchénie. Bref, si l'on en reste aux mobiles superficiels du conflit, on ne saisi pas vraiment les enjeux de l'affrontement. En-dessous, se situe presque toujours un conflit d'intérêt, un éclatement identitaire ou une déchirure sociale ou politique.
La religion au sens stricte du terme pose problème par exemple dans le nord-ouest du Nigéria où s'affronte les dirigeants musulmans (majoritaires dans cette région) qui souhaitent que soit intégralement appliquée la loi islamique (la charia) alors que une minorité chrétienne y partage l'existence. Ici, on peut parler un peu plus clairement d'un conflit dont la source est la pratique religieuse, et encore. L'islam touche à la fois à la religion et à la politique. Les deux sphères ne sont pas séparées comme elles le sont dans la plupart des régions chrétiennes du globe. C'est ainsi qu'avec l'islam, les conflits proprement religieux peuvent émerger, puisque cette religion a la prétention de souhaiter mettre en application ses principes dans la sphère politique. L'inculturation est donc le gros point faible de l'islam prosélyte.
Et ailleurs... L'Arabie saoudite soutiendrait-elle les foyers palestiniens ou tchétchènes si elle ne possédait pas des réserves de pétrole ? Les siks du Sri-Lanka seraient-il aussi virulents s'ils n'avait pas leur pouvoir à défendre sur le plan de la répartition des richesses intérieures ? On peut en douter. Je pourrais faire l'hypothèse que là où la religion a un certain pouvoir politique ou social ou encore des intérêts matériels à défendre, elle se fait belliqueuse. Les sociétés marquées par le christianisme ont beaucoup avancé sur ce terrain en séparant assez clairement selon les régions politique et religion. De ce fait, les conflits ayant trait directement à la pratique et à la doctrine se sont anéanti. La religion loin de ne plus jouer aucun rôle social, s'en tient à la société civile qu'elle forme et informe. Elle est alors créatrice, novatrice, dynamique et reliante (selon l'étymologie du mot "religion"). De conflits religieux, portant donc proporement sur des points de doctrine, y en a-t-il encore ?
Pascal Tornay
Prenons un exemple européen. Le conflit qui oppose soi-disant les protestants et les catholiques en Irlande du Nord est-il à proprement parler un conflit d'application d'une doctrine religieuse sur le plan social. Il faut bien avouer que non. Il s'agit bien plutôt d'un conflit identitaire et non pas principalement religieux, même si l'appartenance religieuse est mêlée. Le conflit touche ici bien plus le conflit identitaire et culturel d'un groupe minoritaire en lutte pour que la majorité respecte son droit d'existence.
Cela vaut aussi pour d'autres conflits entre hindouistes et musulmans au Pakistan, entre musulmans et chrétiens en Tchétchénie. Bref, si l'on en reste aux mobiles superficiels du conflit, on ne saisi pas vraiment les enjeux de l'affrontement. En-dessous, se situe presque toujours un conflit d'intérêt, un éclatement identitaire ou une déchirure sociale ou politique.
La religion au sens stricte du terme pose problème par exemple dans le nord-ouest du Nigéria où s'affronte les dirigeants musulmans (majoritaires dans cette région) qui souhaitent que soit intégralement appliquée la loi islamique (la charia) alors que une minorité chrétienne y partage l'existence. Ici, on peut parler un peu plus clairement d'un conflit dont la source est la pratique religieuse, et encore. L'islam touche à la fois à la religion et à la politique. Les deux sphères ne sont pas séparées comme elles le sont dans la plupart des régions chrétiennes du globe. C'est ainsi qu'avec l'islam, les conflits proprement religieux peuvent émerger, puisque cette religion a la prétention de souhaiter mettre en application ses principes dans la sphère politique. L'inculturation est donc le gros point faible de l'islam prosélyte.
Et ailleurs... L'Arabie saoudite soutiendrait-elle les foyers palestiniens ou tchétchènes si elle ne possédait pas des réserves de pétrole ? Les siks du Sri-Lanka seraient-il aussi virulents s'ils n'avait pas leur pouvoir à défendre sur le plan de la répartition des richesses intérieures ? On peut en douter. Je pourrais faire l'hypothèse que là où la religion a un certain pouvoir politique ou social ou encore des intérêts matériels à défendre, elle se fait belliqueuse. Les sociétés marquées par le christianisme ont beaucoup avancé sur ce terrain en séparant assez clairement selon les régions politique et religion. De ce fait, les conflits ayant trait directement à la pratique et à la doctrine se sont anéanti. La religion loin de ne plus jouer aucun rôle social, s'en tient à la société civile qu'elle forme et informe. Elle est alors créatrice, novatrice, dynamique et reliante (selon l'étymologie du mot "religion"). De conflits religieux, portant donc proporement sur des points de doctrine, y en a-t-il encore ?
Pascal Tornay
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