Le vent fait courber l'échine des arbres, et le soleil, voilé par de larges tapis de brume, décline. Au loin, le vol gracieux des martinets sème le crépuscule, leurs cris stridents raisonnent encore dans les villages. Soudain, un rideau de gouttelettes s'abat comme un tranchant sur la vallée. Depuis un moment, c'est le silence, comme peu avant le lever du rideau. Le tonnerre gronde et l'atmosphère se tend. Les foudres divines dansent leurs sérénades à l'orage et enflamment leur coeur. Le la est donné au premier mouvement de la symphonie de la nuit.
Les acteurs ont tout remballé, les accessoires sont rangés. La scène est vierge et le décor planté. Ne reste que le chant des grillons qui, lyriques, entament le second mouvement, plus lent. La prochaine scène peut débuter et les étoiles s'illuminent une à une, doucement. Les ténèbres prennent place. Les oiseaux se taisent. Alors, majestueusement, s'installe sur son estrade de gloire le souverain de ces lieux : la Lune. Encore une fois, tout est prêt. Un hibou hulule. Voici la nuit et ses florilèges de mystères.
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