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Un vol au-dessus du monde. Pour moi, lorsque le feu de l'inspiration me prend, l'écriture est comme une puissante secousse sismique, une irrémédiable vibration charnelle, intellectuelle et spirituelle. Elle me prend en entier.
C’est une sorte d’appel à l’immortalité d’un mot, d’un ressenti qui, couché sur le papier engendre un autre sentiment de pouvoir, de transcendance du monde qui passe. L’écriture me permet de communier avec un monde enfoui – un autre monde – celui auquel, paradoxalement, les mots n’accèdent pas. Les mots seuls sont incapables d’appréhender, de qualifier, d’aborder même cet univers qui a besoin de l’homme pour le faire vivre.
L’inspiration est la fausse source de l’écrivain, la vraie en est le talent, le travail acharné, la sensibilité, la profondeur et l’enracinement de son être en Celui qui est la Vie, Dieu lui-même. J’ai le sentiment que plus l’écriture d’un texte est contraint par différentes règles formelles, plus il a été travaillé et plus il va en sortir allégé de toutes sortes de scories, plus il va s’en trouver alourdi de ce qui fait qu’il vit.
Ce sentiment est probablement faux, car ce qui fait vivre un texte n’est pas dans le texte lui-même. Cette vie ne peut pas se trouver ailleurs que dans un être vivant capable de le faire résonner avec sa proprehistoire… Impossible de dire qui du texte ou de l’être est à la source de la beauté de l’écriture, de sa force. Ils sont vie ensemble.
Saint Martin partageant son manteau. (Bibliothèque nationale de France, ROTH 2529) fol. 403 Bréviaire de Martin d'Aragon Espagne, Catalogne, fin du XIVe s. (60 x 60 mm) |
Pascal Tornay
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