Mon curé et ami Gilles Roduit, curé modérateur des paroisses du Secteur de Bagnes (VS) lors d'un voyage en Bretagne en été 2007. |
Extrait tiré de Anselm Grün, L'art de vivre en harmonie, Albin Michel, Paris, 2004, 310 p.
"Chacun d'entre nous a subi des blessures au cours de sa vie. Mais si j'en crois mon expérience, beaucoup semblent, aujourd'hui, ne plus voir qu'elles. Il existe une tendance maladive à ressortir toutes les blessures de l'enfance dans le but de pouvoir les surmonter. Derrière cette attitude se cache la volonté de perfection et de performance. Nous croyons qu'il nous faut tout faire pour supprimer nos blessures, que nous devons éradiquer en nous tout ce qui nous rend malades. Mais ce chemin est une impasse. La voie véritable est celle qui nous conduit à nous réconcilier avec nos blessures. Selon Hildegard de Bingen, devenir vraiment humain, c'est pouvoir transformer nos blessures en perles. Mais comment s'y prendre ?
Transformer ses blessures en perles consiste d'abord à les considérer comme quelque chose de précieux. Elles me permettent de mieux comprendre les autres, d'entrouvrir mon coeur et d'entre en contact avec mon être véritable. J'abandonne l'illusion d'être fort, sans failles et parfait. Je prend conscience de ma fragilité, ce qui m'aide à être plus humain, plus doux, plus charitable, plus près de ma vie. Dans mes blessures, gît un trésor, elles m'ouvrent à ma vocation et me révèlent mes potentialités. Seul le médecin qui a été blessé peu guérir, les Grecs le savaient déjà.
La vie nous met parfois dos au mur !
La "transformation des blessures en perles" veut dire encore autre chose : mes blessures constituent le moyen par lesquel je rencontre vraiment Dieu. De quelle manière ? Si je prends l'exemple de ma peur, lorsque je lutte contre elle, elle ne cesse de me poursuivre. Mais si je lui parle, en me tenant devant Dieu, si je la laisse exister, si je cherche sa cause profonde, j'entre en elle et, alors je peux eprouver la paix intérieure. Là, je prends conscience que Dieu m'accepte tel que je suis, avec ma peur. Je suis dans la main de Dieu. Si je prends, maintenant l'exemple de la susceptibilité, je peux dire que je la reconnais.
Souvent dans les situations délicates, manquant de confiance en la force de la vie, nous nous crispons à notre connu.Nous ne lâcherons que lorsque nous n'en peux plus... et nous découvrons alors qu'en lâchant le morceau, nous ne mourrons pas, au contraire, nous vivons plus intensément...
Comment rester accrocher à du solide ?
En dépit du chemin spirituel qui est le mien, je reste sensible à la critique, au rejet. Si je me réconcilie avec ces craintes, ma susceptibilité me conduit plus loin, dans mon coeur blessé qui aspire à l'amour et à l'acceptation inconditionnelle. Je sens alors une main, à la fois maternelle et paternelle, qui se pose sur moi tendrement et j'entends une voix me dire : "Je suis à tes côtés, tu n'as pas besoin d'être aussi fort que tu voudrais l'être, tu es bien comme tu es. C'est justement ainsi que tu m'es précieux et que je t'aime."
A lire aussi : Michel Hubaut, Ne désespère jamais, Desclée de Brouwer, Paris, 1995, 170 p.
"Drames et échecs personnels, agressions d'un monde impitoyable pour les moins chanceux, perspectives d'avenir bouchées... Certains jours, la désespérance rôde et ronge notre c¿ur. Nous nous sentons impuissants. Notre généreux discours humaniste ou chrétien nous apparaît soudain dérisoire. Le désabusement ou l'ironie cynique nous guettent. Après s'être dévoué, après avoir milité pour telle ou telle cause, on se surprend parfois à penser : " Cela ne sert à rien... ".
Dans ce livre, Michel Hubaut ne triche pas avec les dures réalités de ce monde, mais il invite à ne jamais désespérer de soi, des autres et de Dieu parce qu'il est convaincu que la "petite fleur espérance" ne peut pas mourir. Une espérance jaillie de la Bonne Nouvelle du Christ qui risque de n'être qu'une pieuse utopie inopérante si elle ne s'incarne pas dans nos gestes quotidiens..."
"Chacun d'entre nous a subi des blessures au cours de sa vie. Mais si j'en crois mon expérience, beaucoup semblent, aujourd'hui, ne plus voir qu'elles. Il existe une tendance maladive à ressortir toutes les blessures de l'enfance dans le but de pouvoir les surmonter. Derrière cette attitude se cache la volonté de perfection et de performance. Nous croyons qu'il nous faut tout faire pour supprimer nos blessures, que nous devons éradiquer en nous tout ce qui nous rend malades. Mais ce chemin est une impasse. La voie véritable est celle qui nous conduit à nous réconcilier avec nos blessures. Selon Hildegard de Bingen, devenir vraiment humain, c'est pouvoir transformer nos blessures en perles. Mais comment s'y prendre ?
Devant une pierre levée dans le champs de mégalithes de Carnac (Morbihan, F) |
La vie nous met parfois dos au mur !
La "transformation des blessures en perles" veut dire encore autre chose : mes blessures constituent le moyen par lesquel je rencontre vraiment Dieu. De quelle manière ? Si je prends l'exemple de ma peur, lorsque je lutte contre elle, elle ne cesse de me poursuivre. Mais si je lui parle, en me tenant devant Dieu, si je la laisse exister, si je cherche sa cause profonde, j'entre en elle et, alors je peux eprouver la paix intérieure. Là, je prends conscience que Dieu m'accepte tel que je suis, avec ma peur. Je suis dans la main de Dieu. Si je prends, maintenant l'exemple de la susceptibilité, je peux dire que je la reconnais.
Souvent dans les situations délicates, manquant de confiance en la force de la vie, nous nous crispons à notre connu.Nous ne lâcherons que lorsque nous n'en peux plus... et nous découvrons alors qu'en lâchant le morceau, nous ne mourrons pas, au contraire, nous vivons plus intensément...
Comment rester accrocher à du solide ?
En dépit du chemin spirituel qui est le mien, je reste sensible à la critique, au rejet. Si je me réconcilie avec ces craintes, ma susceptibilité me conduit plus loin, dans mon coeur blessé qui aspire à l'amour et à l'acceptation inconditionnelle. Je sens alors une main, à la fois maternelle et paternelle, qui se pose sur moi tendrement et j'entends une voix me dire : "Je suis à tes côtés, tu n'as pas besoin d'être aussi fort que tu voudrais l'être, tu es bien comme tu es. C'est justement ainsi que tu m'es précieux et que je t'aime."
A lire aussi : Michel Hubaut, Ne désespère jamais, Desclée de Brouwer, Paris, 1995, 170 p.
"Drames et échecs personnels, agressions d'un monde impitoyable pour les moins chanceux, perspectives d'avenir bouchées... Certains jours, la désespérance rôde et ronge notre c¿ur. Nous nous sentons impuissants. Notre généreux discours humaniste ou chrétien nous apparaît soudain dérisoire. Le désabusement ou l'ironie cynique nous guettent. Après s'être dévoué, après avoir milité pour telle ou telle cause, on se surprend parfois à penser : " Cela ne sert à rien... ".
Dans ce livre, Michel Hubaut ne triche pas avec les dures réalités de ce monde, mais il invite à ne jamais désespérer de soi, des autres et de Dieu parce qu'il est convaincu que la "petite fleur espérance" ne peut pas mourir. Une espérance jaillie de la Bonne Nouvelle du Christ qui risque de n'être qu'une pieuse utopie inopérante si elle ne s'incarne pas dans nos gestes quotidiens..."
Pascal Tornay
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