Je désire te parler de choses si simples que personne n'en veut parler, ce sont la vie et le bonheur. J'aimerais dire ce que je constate dans notre monde, comment je vois les choses et de quelques petits faits que j'ai eu l'occasion de vivre. Prends ce que tu veux, jettes le reste...
Qu'est-ce peut bien être l’essentiel, c'est-à-dire au-dessus ou au-dessous des choses ? Qu’est-ce qui est plus important dans la vie, quelle est la chose qui serait a elle seule sa raison d’être ? Pourquoi es-tu faite ? À qui et à quoi veux-tu vouer ta vie ? Quel est le but de ta vie ? Que pourrais-tu éliminer d'encombrant et d'inutile dans ta vie ? Pourquoi vivre s'il faut de toute façon mourir ? A quoi ça sert de faire le bien si il n'y a rien après la vie ? Qu'est-ce qui est important de faire ? Que comprendre à la vie ? Pourquoi je me pose ces questions ? Pourquoi ? encore pourquoi...
Toutes ces questions, tout le monde se les pose un jour avec plus ou moins de sérieux. Elles jaillissent soudainement lorsqu'un problème survient sur la route de la vie. Elles frappent durement, elles remplissent de consternation. Lorsqu'on arrive à un instant de l'existence où on se dit : "qu'est-ce que j'ai fait jusqu'à maintenant" et qu'on doive répondre : "rien"; et bien je trouve cela triste, je comprends qu'on puisse en pleurer et se dire : "qu'est-ce que je fous sur la Terre ?". Il y a des gens qui se lèvent le matin, qui vont travailler, qui rentre le soir, fatigués, qui vont dormir et qui se relèvent le lendemain. Il ne font que nourrir une machine, leur corps, un outil de production pour un patron et qui, lorsqu'ils arrivent à 50 ans, se font jeter de leur entreprise car ils sont dits "trop vieux, trop chers" et se retrouve sans rien, nu.
Chaque jour, un par un, ils les laissent passer. Ils ont les yeux ouverts, mais ils vivent en ne voyant que ce qui est devant eux. Et qu'est-ce qui est devant eux ? Eh bien, je vais te le dire : un monde pourri, fermé, égoïste, qui se regarde tourner en disant : "je veux, je veux plus". Le monde capricieux, corrompu par l'argent et démolit par la gloire et le pouvoir, rongé de l'intérieur par la cupidité et la méfiance. Et le pire, ce sont encore les hommes qui restent dans ce cyclone de merde, à tourner avec les autres, se saoulant de conneries et de banalités. Je refuse ces saloperies qui aveuglent le coeur, qui brise la créature la plus fantastique de la terre, douée de tant de sentiments qu'est l'homme. J'accuse l'argent, la gloire et le pouvoir de le tuer, de violer son coeur. Je critique cette société où l'homme n'est qu'une vache à traire, une machine à produire du rendement, où il est possible d'acheter de l'amour en sac de 50 kilos. Je refuse de regarder cela en face et de me dire : "c'est comme ça".
Ces questions, elles sont là pour nous secouer, pour nous faire sortir de cette sorte d'inconscience. Personnellement je me les pose surtout quand je me promène tout seul, quand je sors d'un bal et que je chemine vers chez moi, lorsque le tohu-bohu cacophonique d'un bal s'est enfin tu pour faire place au mystère de la nuit. L'amplitude est si choquante que je suis obligé de me parler à voix haute tellement il y a de silence. J'ai besoin un cours instant de remplir ce silence pour ne pas avoir peur ou plutôt pour combler un manque (de bruit). Et ces questions, c'est là, paf, qu'elles te volent dessus. Elles t'assaillent et ne te lâchent plus. Il faut que tu y répondes et c'est là qu'intervient ce besoin de bruit qui remplit un gouffre de vide. Ce besoin de bruit qu'on les jeunes n'est pas né hier, et il a une signification. T'es-tu déjà demandée d'ailleurs pourquoi ils éprouvent ce besoin d'étouffer ce cri de l'intérieur ? La réponse est simple, comment peuvent-ils arriver à se poser toutes ces question à l'intérieur de ce cyclone de merde qui leur étourdi les oreilles. C'est impossible. Il est Impossible d'essayer de répondre à un tel besoin de l'esprit sans sortir de ce cercle vicieux ? A quoi bon nourrir le corps si l'esprit est affamé.
C'est le jeune qui n'a pas de sens à sa vie ou qui à 25 ans n'a pas encore mis le problème sur le tapis qui va commencer à se droguer, à boire, à se renfermer terriblement. Les drogués sont des gens intelligents qu'on a pas aidé et qu'on met de côté avec leur saloperie qui nous fait peur. Pourtant c'est finalement le seul moyen de défense qu'ils ont trouvé pour ne pas se poser ces questions, la drogue, l'alcool les fait oublier. Mais les questions reviennent et il faut encore se piquer pour lutter. Ils avaient besoin d'une société à l'écoute, ils n'ont trouvé qu'un monde qui parle. Quel sens donner à sa vie ? En effet, si après la vie, il n'y a que la mort, la vie ne sert à rien. Pas besoin de faire le bien, tu peux voler, critiquer, violer, tu fais ce que tu veux, tu es libre de tout sur tous. Dis-moi qui va t'empêcher de tuer quelqu'un ? Me comprends-tu ? Voudrais-tu un sens à ta vie, quelque chose qui te motive, ou au moins un but, des objectifs à atteindre, quelque chose qui te donne le goût de creuser l'authenticité d'une vie, quelque chose dont tu ne rêves peut-être pas la nuit, mais qui te fasse vivre, bref accepterais-tu que quelqu'un réponde à ces question et t'offre le bonheur sur un plateau : Ce bien suprême, cet Amour personnifié, la réponse à TOUTES les questions : c'est un mot de quatre lettres, peut-être les quatre lettres les plus fabuleuses qu'il ait été donné à l'homme de rassembler : DIEU. Je t'assure : Croire en lui est un véritable bienfait. Il le dit lui-même qu'il porterait nos fardeaux, qu'il nous aiderait, qu'il nous guiderais. MAIS (parce qu'il y a un mais...) il faut lui dire que tu l'aimes, que tu veux de lui, et qu'il a de l'importance à tes yeux. C'est la même chose qu'avec un amoureux, PA-REIL. Laisses-toi séduire par son esprit. C'est un pote, Dieu, et le meilleur pote qu'on puisse trouver. Tu te lèves, il est là; tu dors, il est là; tu dragues un mec, il est là; tu vas au toilettes, il est là, mais surtout... lorsque tu fais silence, il est là. Dieu est l'antithèse de notre monde, le total contraire. Il suffit de te lancer dans ses bras. CONFIANCE !
Si tu crois qu'il existe, que ce n'est pas possible que l'homme aie fait la Terre et les cieux, si tu crois qu'après cette vie, si tu te donnes de la peine de vivre l'essentiel, Dieu t'offre une éternité (et c'est long) de bonheur et de joie au paradis avec toutes les personnes que nous avons aimées et que nous reviendrons ensemble, avec notre corps, revivre sur la Terre (où je sais pas où), tu ne serais pas plus motivée à faire de ta vie un chantier de construction exceptionnel. Je ne te dis pas que je vis l'essentiel tous les jours, j'aurais au contraire bien de la peine, mais je dis juste que ce serait tellement plus simple si on le faisait. J'ai parlé avec un copain que j'ai plus revu depuis 5 ans. Il était athée et je lui ai posé ces questions qui à l'époque me tracassaient, il me répondit qu'après la mort, il n'y aurait qu'une chose, le néant. Alors à ce moment-là, j'ai compris la chance que j'avais de connaître Dieu et la réjouissance qu'était l'attente de ma mort.
Depuis lors, cela donne un sens à tout ce que je touche, à tout ce que je fais, et, de vivre ça, c'est magnifique. Et quand certains soirs je bouillonne de joie et d'amour, de volonté de changer le monde, je reste au fond de mon trou à creuser encore avec ma petite pelle. Je vois, à côté de moi, ce monde morne, superficiel, grinçant, avilissant, cruel, courant à sa perte, courant après le temps ou après des trucs débiles bourré d'absurdité. C'est ça qui me ronge l'existence. Cette puissance incroyable que je ressens à l'intérieur de moi que je ne peux transmettre à personne. Tout le monde me prend pour un type un peu naïf. Il est gentil, mais il est un peu con. Alors je me dis, va au bal, bois un bon coup, dis des conneries, amuses-toi et je retombe, je refais semblant de vivre. C'est toujours la même histoire. S'amuser, c'est bien, mais c'est un faux jeu qu'on se joue, on croit se la jouer sympa, mais ça ne sert à rien. Bien sûr que se divertir c'est important, bien sûr que boire un canon ça fait plaisir au coeur, bien sûr, mais ça ne change rien, ...absolument rien. D'où peut-être ce besoin de m'évanouir dans la poésie, l'écriture qui ne me critiquent pas, d'où cet obsession de penser que les autres ne m'aiment pas, d'où ces peurs, ces maladresses quand je parle. Tu sais, c'est dure de vivre à côté des autres, c'est dure de se voir vivre d'en haut et de se dire, tu plonges aussi mon vieux, fais gaffe. C'est comme si je marchais à côté de la société, avec une laisse élastique attachée à mon cou. Plus je tend l'élastique et plus il devient difficile de lutter contre la société quittent la laisse. Ma vie, quelquefois, c'est de la merde.
C'est que derrière les choses que l'on voit avec les yeux, il y a des choses que l'on peut voir avec le coeur ou avec l'âme. Il n'existe pas de myopes, ni d'astigmates de coeur, personne n'est handicapé de sentiments. Nier que notre société se porte mal, c'est grave. Oui, notre société est malade, malade d'elle même, elle vomit ceux qui comme moi, ne veulent pas se soumettre. La société américaine est, elle, dans un stade encore plus avancé. Ils ont choisi de donner la première place à l'argent, au capitalisme. Mais ce n'est pas l'économie qu'il faut faire vivre à travers l'homme, mais bel et bien le contraire. Tout est imbriqué. Que restera-t-il de l'homme dans 100 ans. Que voulons-nous, où voulons-nous aller ? Les hommes sont et restent libres...
Ce que je voulais te dire l'autre jour , c'était une référence à un texte de Platon, un des 3 plus célèbres philosophes de l'Antiquité grecque qui disait justement qu'au-dessus des choses, il y a une idée des choses. Par exemple : tu penses à un cheval, mais ce n'est que l'idée de ce cheval que tu te fais. En réalité, il en existe mille sortes. C'est pour cela que s'attacher à dire qu'un verre est un verre, qu'une porte est une porte et que le rouge est rouge me paraît ridicule, car on dit que le rouge est rouge simplement parce que tout le monde est d'accord pour dire que c'est rouge. Mais ça n'empêche personne de dire qu'une lampe est un chat, qu'une porte est un camion-poubelle. Les mots ne sont que des mots. C'est l'essence des choses que je voudrais que tu saisisses réellement. En lisant ce texte tu pourras découvrir un monde supérieur, platonique (l'adjectif est resté). Il ne correspond pas à l'idéal catholique auquel je tiens mais c'est une excellente piste pour parvenir à comprendre cet "essentiel des choses".
Merci de m'avoir lu, porte-toi bien.
Pascal Tornay (1998)
Qu'est-ce peut bien être l’essentiel, c'est-à-dire au-dessus ou au-dessous des choses ? Qu’est-ce qui est plus important dans la vie, quelle est la chose qui serait a elle seule sa raison d’être ? Pourquoi es-tu faite ? À qui et à quoi veux-tu vouer ta vie ? Quel est le but de ta vie ? Que pourrais-tu éliminer d'encombrant et d'inutile dans ta vie ? Pourquoi vivre s'il faut de toute façon mourir ? A quoi ça sert de faire le bien si il n'y a rien après la vie ? Qu'est-ce qui est important de faire ? Que comprendre à la vie ? Pourquoi je me pose ces questions ? Pourquoi ? encore pourquoi...
Toutes ces questions, tout le monde se les pose un jour avec plus ou moins de sérieux. Elles jaillissent soudainement lorsqu'un problème survient sur la route de la vie. Elles frappent durement, elles remplissent de consternation. Lorsqu'on arrive à un instant de l'existence où on se dit : "qu'est-ce que j'ai fait jusqu'à maintenant" et qu'on doive répondre : "rien"; et bien je trouve cela triste, je comprends qu'on puisse en pleurer et se dire : "qu'est-ce que je fous sur la Terre ?". Il y a des gens qui se lèvent le matin, qui vont travailler, qui rentre le soir, fatigués, qui vont dormir et qui se relèvent le lendemain. Il ne font que nourrir une machine, leur corps, un outil de production pour un patron et qui, lorsqu'ils arrivent à 50 ans, se font jeter de leur entreprise car ils sont dits "trop vieux, trop chers" et se retrouve sans rien, nu.
Chaque jour, un par un, ils les laissent passer. Ils ont les yeux ouverts, mais ils vivent en ne voyant que ce qui est devant eux. Et qu'est-ce qui est devant eux ? Eh bien, je vais te le dire : un monde pourri, fermé, égoïste, qui se regarde tourner en disant : "je veux, je veux plus". Le monde capricieux, corrompu par l'argent et démolit par la gloire et le pouvoir, rongé de l'intérieur par la cupidité et la méfiance. Et le pire, ce sont encore les hommes qui restent dans ce cyclone de merde, à tourner avec les autres, se saoulant de conneries et de banalités. Je refuse ces saloperies qui aveuglent le coeur, qui brise la créature la plus fantastique de la terre, douée de tant de sentiments qu'est l'homme. J'accuse l'argent, la gloire et le pouvoir de le tuer, de violer son coeur. Je critique cette société où l'homme n'est qu'une vache à traire, une machine à produire du rendement, où il est possible d'acheter de l'amour en sac de 50 kilos. Je refuse de regarder cela en face et de me dire : "c'est comme ça".
Ces questions, elles sont là pour nous secouer, pour nous faire sortir de cette sorte d'inconscience. Personnellement je me les pose surtout quand je me promène tout seul, quand je sors d'un bal et que je chemine vers chez moi, lorsque le tohu-bohu cacophonique d'un bal s'est enfin tu pour faire place au mystère de la nuit. L'amplitude est si choquante que je suis obligé de me parler à voix haute tellement il y a de silence. J'ai besoin un cours instant de remplir ce silence pour ne pas avoir peur ou plutôt pour combler un manque (de bruit). Et ces questions, c'est là, paf, qu'elles te volent dessus. Elles t'assaillent et ne te lâchent plus. Il faut que tu y répondes et c'est là qu'intervient ce besoin de bruit qui remplit un gouffre de vide. Ce besoin de bruit qu'on les jeunes n'est pas né hier, et il a une signification. T'es-tu déjà demandée d'ailleurs pourquoi ils éprouvent ce besoin d'étouffer ce cri de l'intérieur ? La réponse est simple, comment peuvent-ils arriver à se poser toutes ces question à l'intérieur de ce cyclone de merde qui leur étourdi les oreilles. C'est impossible. Il est Impossible d'essayer de répondre à un tel besoin de l'esprit sans sortir de ce cercle vicieux ? A quoi bon nourrir le corps si l'esprit est affamé.
C'est le jeune qui n'a pas de sens à sa vie ou qui à 25 ans n'a pas encore mis le problème sur le tapis qui va commencer à se droguer, à boire, à se renfermer terriblement. Les drogués sont des gens intelligents qu'on a pas aidé et qu'on met de côté avec leur saloperie qui nous fait peur. Pourtant c'est finalement le seul moyen de défense qu'ils ont trouvé pour ne pas se poser ces questions, la drogue, l'alcool les fait oublier. Mais les questions reviennent et il faut encore se piquer pour lutter. Ils avaient besoin d'une société à l'écoute, ils n'ont trouvé qu'un monde qui parle. Quel sens donner à sa vie ? En effet, si après la vie, il n'y a que la mort, la vie ne sert à rien. Pas besoin de faire le bien, tu peux voler, critiquer, violer, tu fais ce que tu veux, tu es libre de tout sur tous. Dis-moi qui va t'empêcher de tuer quelqu'un ? Me comprends-tu ? Voudrais-tu un sens à ta vie, quelque chose qui te motive, ou au moins un but, des objectifs à atteindre, quelque chose qui te donne le goût de creuser l'authenticité d'une vie, quelque chose dont tu ne rêves peut-être pas la nuit, mais qui te fasse vivre, bref accepterais-tu que quelqu'un réponde à ces question et t'offre le bonheur sur un plateau : Ce bien suprême, cet Amour personnifié, la réponse à TOUTES les questions : c'est un mot de quatre lettres, peut-être les quatre lettres les plus fabuleuses qu'il ait été donné à l'homme de rassembler : DIEU. Je t'assure : Croire en lui est un véritable bienfait. Il le dit lui-même qu'il porterait nos fardeaux, qu'il nous aiderait, qu'il nous guiderais. MAIS (parce qu'il y a un mais...) il faut lui dire que tu l'aimes, que tu veux de lui, et qu'il a de l'importance à tes yeux. C'est la même chose qu'avec un amoureux, PA-REIL. Laisses-toi séduire par son esprit. C'est un pote, Dieu, et le meilleur pote qu'on puisse trouver. Tu te lèves, il est là; tu dors, il est là; tu dragues un mec, il est là; tu vas au toilettes, il est là, mais surtout... lorsque tu fais silence, il est là. Dieu est l'antithèse de notre monde, le total contraire. Il suffit de te lancer dans ses bras. CONFIANCE !
Si tu crois qu'il existe, que ce n'est pas possible que l'homme aie fait la Terre et les cieux, si tu crois qu'après cette vie, si tu te donnes de la peine de vivre l'essentiel, Dieu t'offre une éternité (et c'est long) de bonheur et de joie au paradis avec toutes les personnes que nous avons aimées et que nous reviendrons ensemble, avec notre corps, revivre sur la Terre (où je sais pas où), tu ne serais pas plus motivée à faire de ta vie un chantier de construction exceptionnel. Je ne te dis pas que je vis l'essentiel tous les jours, j'aurais au contraire bien de la peine, mais je dis juste que ce serait tellement plus simple si on le faisait. J'ai parlé avec un copain que j'ai plus revu depuis 5 ans. Il était athée et je lui ai posé ces questions qui à l'époque me tracassaient, il me répondit qu'après la mort, il n'y aurait qu'une chose, le néant. Alors à ce moment-là, j'ai compris la chance que j'avais de connaître Dieu et la réjouissance qu'était l'attente de ma mort.
Depuis lors, cela donne un sens à tout ce que je touche, à tout ce que je fais, et, de vivre ça, c'est magnifique. Et quand certains soirs je bouillonne de joie et d'amour, de volonté de changer le monde, je reste au fond de mon trou à creuser encore avec ma petite pelle. Je vois, à côté de moi, ce monde morne, superficiel, grinçant, avilissant, cruel, courant à sa perte, courant après le temps ou après des trucs débiles bourré d'absurdité. C'est ça qui me ronge l'existence. Cette puissance incroyable que je ressens à l'intérieur de moi que je ne peux transmettre à personne. Tout le monde me prend pour un type un peu naïf. Il est gentil, mais il est un peu con. Alors je me dis, va au bal, bois un bon coup, dis des conneries, amuses-toi et je retombe, je refais semblant de vivre. C'est toujours la même histoire. S'amuser, c'est bien, mais c'est un faux jeu qu'on se joue, on croit se la jouer sympa, mais ça ne sert à rien. Bien sûr que se divertir c'est important, bien sûr que boire un canon ça fait plaisir au coeur, bien sûr, mais ça ne change rien, ...absolument rien. D'où peut-être ce besoin de m'évanouir dans la poésie, l'écriture qui ne me critiquent pas, d'où cet obsession de penser que les autres ne m'aiment pas, d'où ces peurs, ces maladresses quand je parle. Tu sais, c'est dure de vivre à côté des autres, c'est dure de se voir vivre d'en haut et de se dire, tu plonges aussi mon vieux, fais gaffe. C'est comme si je marchais à côté de la société, avec une laisse élastique attachée à mon cou. Plus je tend l'élastique et plus il devient difficile de lutter contre la société quittent la laisse. Ma vie, quelquefois, c'est de la merde.
C'est que derrière les choses que l'on voit avec les yeux, il y a des choses que l'on peut voir avec le coeur ou avec l'âme. Il n'existe pas de myopes, ni d'astigmates de coeur, personne n'est handicapé de sentiments. Nier que notre société se porte mal, c'est grave. Oui, notre société est malade, malade d'elle même, elle vomit ceux qui comme moi, ne veulent pas se soumettre. La société américaine est, elle, dans un stade encore plus avancé. Ils ont choisi de donner la première place à l'argent, au capitalisme. Mais ce n'est pas l'économie qu'il faut faire vivre à travers l'homme, mais bel et bien le contraire. Tout est imbriqué. Que restera-t-il de l'homme dans 100 ans. Que voulons-nous, où voulons-nous aller ? Les hommes sont et restent libres...
Ce que je voulais te dire l'autre jour , c'était une référence à un texte de Platon, un des 3 plus célèbres philosophes de l'Antiquité grecque qui disait justement qu'au-dessus des choses, il y a une idée des choses. Par exemple : tu penses à un cheval, mais ce n'est que l'idée de ce cheval que tu te fais. En réalité, il en existe mille sortes. C'est pour cela que s'attacher à dire qu'un verre est un verre, qu'une porte est une porte et que le rouge est rouge me paraît ridicule, car on dit que le rouge est rouge simplement parce que tout le monde est d'accord pour dire que c'est rouge. Mais ça n'empêche personne de dire qu'une lampe est un chat, qu'une porte est un camion-poubelle. Les mots ne sont que des mots. C'est l'essence des choses que je voudrais que tu saisisses réellement. En lisant ce texte tu pourras découvrir un monde supérieur, platonique (l'adjectif est resté). Il ne correspond pas à l'idéal catholique auquel je tiens mais c'est une excellente piste pour parvenir à comprendre cet "essentiel des choses".
Merci de m'avoir lu, porte-toi bien.
Pascal Tornay (1998)
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