Aimer - connaître

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Photo de Guy Leroy

vendredi 29 février 2008

Elans

Un témoignage sur mon parcours de vie !  Paru dans "paroisses vivantes", oct. 2007.

Quand
j’étais un petit d’homme, mon père avait souhaité me faire connaître le
monde. J’aimais qu’il me montre les miracles de la techniques humaines,
les fragilités des dunes au bord de l’océan, les escarpements rocheux,
où les aigles bâtissent leurs aires. J’aimais le monde, j’apprenais par
cœur les noms des grandes villes du monde et chaque marques automobiles
m’était connue.


Papa et maman m’ont aussi
enseigné qu’il existe un Papa et une Maman dans le Ciel. Je me suis
senti proches de ces gens aussi. Plus tard, à l’adolescence, je
m’étonnais de ce que les jeunes de mon âge ne s’intéressent pas à eux.
Sans avoir vraiment réfléchi sur qui ils étaient vraiment pour moi, je
me sentais proche de « ces choses-là ». Elles avaient du sens. Je me
souviens d’avoir quasiment prêché dans les bistrots et les bals encore
en vogue à Vollèges.


Je m’étonnai du monde
et de ce qu’on pouvait y trouver. Je sentais bien qu’il y avait en moi
un désir de … plus ! Une attirance irrépressible pour plus loin, plus
beau, plus grand, plus vrai, plus pur… Comment faire sortir cela, en ne
sachant pas qui j’étais ? Un garçon « différent », un « beau-parleur »,
un type gonflé, un petit pénible qui ramène ses théories, un naïf
peut-être, un compliqué en tous cas !


L’histoire
s’est poursuivie. J’ai grandi. J’ai eu la chance d’étudier. Quelle joie
d’apprendre pour moi qui souhaite tant connaître le monde ! J’étudie
encore. M’arrêterais-je ? Dieu m’a appelé à son service. Il a traversé
avec moi l’abîme de la mort. Il a fait passer ma foi à l’épreuve du feu.
Tout a changé en moi, sauf moi-même. Seul l’Esprit de Dieu peut faire
ce délicat ménage. Quel affinage douloureux ça a été ! Il m’a donné ce
que je souhaitais sans pouvoir la nommer : la sagesse. Pas la mienne :
la sienne. Je la lui demande encore aujourd’hui. Parfois j’en ai peur,
car je connais le danger d’être sage. Mais cela vaut tellement la peine.
Avec Dieu, tout vaut la peine, car il est le sens ultime de mon
existence. Moi qui suis un assoiffé de sens et de beauté, je trouve tout
en lui.


Il me donne tout et je le
transmets plus loin, dans les actes les plus banals du quotidien. Je
rate la cible bien souvent. Mais, je me sais créature et je le sais
créateur. Il supplée, complète, arrange, peaufine, accompli. Moi, je
dégrossis.


Il donne un élan à ma vie et, par crainte de m’arrêter, je mets mes voiles à portée de son vent. Et Dieu sait qu’il souffle…

Pascal Tornay,
Octobre 2007

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